Ces dernières années, les écarts entre les élèves de l'éducation prioritaire et les autres se sont accrus d'après la DEPP et ce malgré les dédoublements de classe de GS, CP et CE1.
Pour SUD éducation, d'autres mesures sont nécessaires pour favoriser un service public d'éducation plus égalitaire. Il faut des moyens financiers et humains pour une école gratuite, publique, laïque, émancipatrice et égalitaire ! Pour cela, il faut en finir avec le financement des écoles privées par l'éducation nationale. SUD éducation revendique: la confiscation sans indemnité ni rachat des écoles et formations privées.
Pour une école égalitaire
Diminution du nombre d'élèves par classe
Pour améliorer les conditions d'apprentissage de tous.tes les élèves, il faut moins d'élèves par classe !
SUD éducation revendique : 20 élèves maximum par classe, 16 en éducation prioritaire, 12 en SEGPA.
Des écoles de proximité à taille humaine couvrant l'ensemble du territoire y compris en outre-mer, avec des, moyens à hauteur des besoins, en s'opposant aux fermetures et fusions d’écoles qui dégradent encore le service public d’éducation, et notamment en zone rurale.
Une école adaptée aux spécificités de chacun.e
Pour SUD éducation, il faut repenser l’accueil et l’encadrement en classes maternelles pour adapter l'école aux tout-petits.
Pour cela, SUD éducation revendique :
- des Petites sections à 15 élèves.
- Une ATSEM pour chaque classe de maternelle.
- Une formation initiale et continue aux spécificités de la maternelle pour tout.e.s les enseignant.e.s.
- la nationalisation et la gratuité de toutes les crèches, pour tous les enfants de 3 mois à 3 ans.
L'organisation du temps scolaire doit également être repensée, débarrassée du zonage des vacances scolaires, et prendre en compte les besoins des enfants sur la journée, sur la semaine, mais aussi sur l’année, tout en respectant les statuts des personnels.
SUD éducation revendique un temps de classe différencié et adapté à l’âge des enfants.
S'adapter à la spécificité des élèves c'est aussi mettre en œuvre des dispositifs qui permettent la prise en charge des élèves en difficultés ou à besoins particuliers. SUD éducation constate que cette prise en charge est de plus en plus externalisée et est donc inégalitaire suivant les moyens dans les quartiers, les communes, les départements. SUD éducation est opposé à toute idée d'externalisation et revendique une prise en charge de la difficulté scolaire par l'éducation nationale sur le temps de classe. Cela passe par :
- des réseaux d'aide complets et des personnels spécialisés partout.
- un recrutement de personnels spécialisés : éducateur-trice s, psychologues, médecins, infirmier-ère s, assistant-e s sociaux-ales, psychiatres, orthophonistes, personnels accompagnants.
- la gratuité pour les familles de tous les soins liés aux besoins particuliers de l'enfant (qu'il s'agisse de handicap ou de difficultés d'apprentissages), à l’intérieur comme à l’extérieur de l’école.
- une véritable formation initiale et continue aux pratiques pédagogiques favorables à l’école inclusive qui permet une prise en compte de la spécificité des élèves à besoins particuliers.
Pour la prise en charge effective des enfants en situation de handicap, il faut un recrutement massif d' AESH avec un vrai salaire, une vraie formation, un vrai statut de fonctionnaire.
Pour cela, il faut en finir:
- avec les PIAL, véritable instrument managérial des personnels AESH.
- en finir avec le saupoudrage des heures : les aides mutualisées sont devenues la norme, le nombre d'heures d'accompagnement par élève a largement diminué. Nos élèves ont le droit à un accompagnement maximal.
La prise en charge effective des enfants à besoins particuliers sur le temps scolaire exige de revoir l'organisation du temps scolaire avec plus d'adultes que de classes. SUD éducation revendique une nouvelle organisation du temps pour les professeur.es des écoles : 18 heures devant les élèves et 6 h de concertation. Ce qui permettrait de libérer du temps pour :
- des moments réguliers d’analyse des pratiques dans un cadre pluridisciplinaire
- la prise en compte dans le service du temps supplémentaire consacré au suivi des élèves, notamment celles/ceux à besoins particuliers.
- se concerter entre professionnel-le s concerné-e s.
Démocratie à l'école
Une autre école c'est une école où tous.tes les collègues prennent part à égalité aux projets et à la gestion de l'école sans rapport hiérarchique, ni de domination.
Un conseil des maître-sse-s renforcé : Contre des projets managériaux de plus en plus autoritaires, nous pensons que c’est en équipe que l’on trouve des solutions ! C'est pourquoi SUD éducation défend une prise en charge collective de la direction d'école.
Les directeurs, directrices ne doivent pas être des supérieur-e-s hiérarchiques : l’exercice de la direction d’école doit se faire dans un cadre collectif dont les modalités sont choisies par l’équipe enseignante et votées lors des conseils.
SUD éducation revendique l'abrogation de la loi Rilhac qui risque de changer les rapports entre collègues dans les écoles, en donnant aux directeurs et directrices une autorité fonctionnelle et une délégation de compétences de l'autorité académique. Le directeur ou la directrice doit rester un-e collègue comme les autres. SUD éducation réaffirme son opposition à toute forme de création d’une nouvelle strate hiérarchique (statut ou délégation d’autorité pour les directeurs, directrices) et considère que les écoles ont besoin de collectif et de solidarité.
Vers la direction collégiale : La répartition des tâches dans l'école permet une cohésion, dans une relation de travail horizontale. La démocratie est une réalité qui se passe de hiérarchie, pour cela il faut des moyens en temps suffisants, qui sont attribués aux écoles et non à des individu.es directeurs, directrices.
Pour cela SUD éducation revendique : une nouvelle organisation du temps scolaire pour les enseignant-es (18 heures devant les élèves et 6 h de concertation) qui permettrait d’avoir plus d'adultes que de classes. Cette augmentation du temps de concertation sans augmentation du temps de travail, permettant de réfléchir ensemble à l'organisation matérielle, aux choix pédagogiques, aux projets communs, aux relations avec l'extérieur (parents, mairie, périscolaire, acteur-rices de la vie locale...), pour organiser l'accueil de tous les élèves et une éducation de qualité pour tou-te-s.
Ceci suppose : davantage de personnels titulaires et formés dans les écoles pour une prise en charge collective des tâches avec une nouvelle forme de conseil regroupant les différents personnels de l'école, les acteur-rice-s de la communauté éducative, sans aucun lien hiérarchique. Cela suppose également une autre organisation spatiale de l'école avec le remplacement de la salle des maitre-sse-s et du bureau de direction, lorsqu’il y en a, par une salle commune à tous les personnels.
Pour se recentrer sur les besoins réels des écoles, des élèves et des personnels, SUD éducation revendique:
- un allègement réel des taches administratives avec l’arrêt des différentes enquêtes qui relèvent plus du management que des besoins des écoles;
- une définition claire des responsabilités en termes de sécurité (PPMS, relations avec les mairies). Les IEN, DASEN et collectivités doivent assumer leurs missions sans se défausser sur les directeur-rice-s.
Liberté pédagogique et pédagogies émancipatrices
La pédagogie est le cœur de notre métier.
Pour SUD éducation, revendiquer une autre école ne peut se faire que par le développement de pédagogies qui favorisent l'émancipation des élèves et dans laquelle chacun-e expérimente la démocratie. Le fonctionnement coopératif de l'équipe, que défend SUD éducation, implique le même fonctionnement avec nos élèves, notamment par la mise en place de pratiques pédagogiques coopératives et émancipatrices.
Pour cela, SUD éducation revendique :
Des méthodes et des programmes adaptés, qui favorisent l'expérimentation, l'esprit critique, la coopération et qui réaffirment l'importance de toutes les disciplines.
- La fin des évaluations imposées (LSU, évaluations nationales, évaluations d'école,...) avec une évaluation au service des élèves et des personnels, opposée à toute idée de compétition et de concurrence.
SUD éducation affirme son attachement à la liberté pédagogique et son opposition à toutes les injonctions pédagogiques.
Formation des personnels
- Contre la transformation des ESPE en INSPE et la nomination des ses directeurs-trices par la hiérarchie.
- Dans l’immédiat pour une harmonisation de la situation des stagiaires enseignant⋅e⋅s au niveau national :
- procédures de titularisation, reconnaissance des diplômes et certifications obtenus pour ne pas revalider d’UE MEEF ;
- abandon du mémoire pour les étudiant-e-s en M2 en possession d’un M1 et en passe de valider le M2 au profit d’un écrit professionnel réflexif de 3 à 6 pages ;
- mise en œuvre d’une formation utile et concrète réellement adaptée au parcours de chacun ;
- prise en compte dans le temps de formation des temps d’échange tuteur-trice/stagiaire;
- respect du temps des vacances scolaires en n’imposant pas de formation aux stagiaires ;
- remboursement des frais de déplacement entre le domicile des stagiaires et leur lieu de formation ;
- fin des conséquences négatives pour les boursier-e-s des chevauchements de cours dus à la mauvaise coordination entre l’INSPE et les universités.
- contre les formations obligatoires et autres temps institutionnels, disciplinaires et transdisciplinaires sur le temps de travail et hors temps de travail qui instaurent la réforme du collège à marche forcée ;
- pour le droit à la formation continue choisie sur temps de travail.
- SUD éducation réclame toujours l’abrogation de la masterisation et le retour du concours externe au niveau licence et la délivrance d’un master à l’issue d’une formation en alternance de deux années sous statut de fonctionnaire stagiaire, rémunérée, dans le cadre d’une formation initiale dotée de moyens à hauteur des besoins.
- Aucun stage en responsabilité avant la réussite au concours.
- Un salaire pour les étudiant-e-s au moins égal au SMIC.
- Pas plus d'un tiers temps de service en deuxième année (deux tiers temps de formation).
- Pas plus de deux tiers temps de service la première année de titulaire (un tiers temps de formation).
- Une initiation aux pédagogies coopératives et émancipatrices (Freinet, pédagogie nouvelle, pédagogie institutionnelle, GFEN, OCCE, etc).
- pour l’abrogation du décret sur la pré-professionnalisation des AED