Déclaration de SUD Education Calvados
Monsieur le Directeur Académique,
Le jour précédent les vacances d’automne a été marqué par l’effroyable assassinat de Samuel Paty, notre collègue d’histoire-géographie. Depuis, un nouvel attentat a eu lieu, et le plan Vigipirate a été élevé à son maximum. En parallèle, la circulation du virus est devenue incontrôlable, un nouveau confinement a été décidé par Monsieur Macron et Monsieur Blanquer a eu la charge d’adapter les mesures de protection dans les écoles et établissements.
Par les mesures et les décisions prises suite à cette succession d’événements dramatiques, les personnels ont pu mesurer, une nouvelle fois, le mépris avec lequel ils et elles sont traité·es : aucune communication directe de l’institution sur les conditions de l’hommage à Samuel Paty ni sur les conditions sanitaires de la reprise. À l’opposé, la gestion de ces crises ne nous a été présentée que sous forme de sorties médiatiques et d’annonces d’ailleurs retirées ou modifiées quelques heures plus tard. C’est finalement par une simple vidéo envoyée par mail que nous avons découvert que nous ne disposerions d’aucun temps de concertation pour échanger avec nos collègues, pour
Sans revenir sur ce nouveau scandale et démonstration de l’incompétence patente de notre ministère, nous n’avons rien reçu le lundi de la rentrée et sans l’apport d’un matériel de protection personnel nous aurions été mis/mises, par l’imprévoyance de notre employeur, dans l’incapacité d’exercer avec sûreté notre métier. La dotation de masques est insuffisante pour les personnels et les masques transparents pour enseigner à certain·es élèves sont toujours indisponibles. Par ailleurs, les masques doivent être fournis gratuitement aux familles.
Compte rendu de SUD Education Calvados
Toutes les déclarations font état d’un fort sentiment de colère des collègues sur les conditions de rentrée, sur la communication du ministre et de l’institution lors de cette période.
Les mesures développées à la rentrée :
Questions diverses
Par ailleurs, nous profitons de cette question pour réitérer notre opposition aux formations organisées hors du temps scolaire qui engendrent une extension du temps de travail sans rémunération supplémentaire et des frais de garde d'enfants et de déplacement sans prise en charge.
Actuellement, il y a 4 unités UP2A, or, il semble qu'il y ait d'autres besoins, notamment sur le bocage virois. Actuellement, il y a 20 élèves allophones dans le 2 nd degré et une dizaine dans le 1er degré. Il est urgent de de débloquer des moyens pour les accueillir dans de bonnes conditions. Actuellement, une enseignante certifiée FLE a été sollicitée pour faire 3 heures en supplément de son service. Pourquoi aucun moyen n'est débloqué sur ce bassin sachant qu'il y a un CADA (développer) et donc des enfants allophones à scolariser et ce pour un moment ? Quelles sont les décisions pour l’avenir sur cette question ?
Réponse de administration sur ces différentes questions (ou non réponse...)
Pression sur les brigades = en ce moment pas de démarrage de remplacement sur le poste principal c’est à dire celui des formations institutionnelles. Il n’existe pour le moment pas de réel problème dans la gestion des remplacements. Une période a été particulièrement critique : du jeudi 10 au 21 septembre. Sur cette période, la gestion peu claire des cas contacts a entraîné des difficultés dans la gestion du remplacement.
En début d’année, les indications données par les IEN ont permis de placer les brigadier·es. Ce sont les choix des IEN qui ont permis le placement des brigadier·es , avant le retour des avenants des projets d’écoles ! Quelques réajustements ensuite avec pour but aussi de limiter les déplacements trop importants des brigadier·es. Pour le moment, puisque pas de formation et probablement cela pendant toute la période 2, les brigadier·es pourront être
Par ailleurs les masques transparents sont arrivés et vont être distribués.
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Nous pensions avoir touché le fond les rentrées précédentes, mais celle de 2019 avance une fois de plus son cortège de suppressions de classes dans le 1er degré, de suppressions de postes en collèges et lycées avec l’explosion du recours aux heures supplémentaires, véhiculant son lot de classes surchargées et souffrance accrue pour les équipes éducatives et les élèves. Le pire n’est jamais sûr, il peut y avoir pire que pire. Certes des classes à 12 élèves en Éducation Prioritaire, mais en déshabillant d’autres dispositifs essentiels, et en oubliant que 80 % des élèves en difficultés sont scolarisé-es hors des dispositifs REP et REP+ .
La loi Blanquer va modifier l’organisation de la scolarité et la vie des communes rurales en regroupant les petites écoles sous la direction du collège de leur secteur, supprimant au passage les directeurs et directrices d’école, éloignant de fait les parents concernés de l’administration directe.
Avec la solarisation obligatoire dès 3 ans, les communes où sont ou seront implantées des maternelles privées devront les financer en partie, détournant ainsi de l’argent qui serait mieux utilisé à faire vivre la ruralité pour tous et toutes leurs habitant-es.
Depuis des semaines, un grand mouvement revendicatif et des débats dans tout le pays, insistent (entre autres) sur le retour des services publics dans les zones rurales. La loi Blanquer contrarie ouvertement cette demande : on fait semblant d’écouter et on applique le contraire, la démocratie n’en sort pas grandie.
Ce type de décisions ne va pas améliorer les réponses aux besoins des personnels, ni à ceux des élèves et de leurs parents
Nos gouvernants se lamentent sur la montée des populismes et des nationalismes, mais la lecture de leur loi « l’école de la confiance » nous montre qu’ils intègrent sans vergogne les mêmes schémas :
ainsi un drapeau tricolore au fond de la classe apportera sûrement une aide déterminante aux élèves dans leurs différents apprentissages, bientôt le port de l’uniforme pour tous et toutes, élèves et équipes éducatives, et le salut matinal au lever des couleurs bleu blanc rouge,
ainsi apprendre les paroles d’un chant guerrier, pour faire la guerre ? À qui ? À quel pays ? Aux futur-es réfugié-es climatiques non Français ou non Françaises ? À quoi prépare-t-on les jeunes esprits, à se lever bientôt contre des envahisseurs étrangers ? L’allégeance à ces signaux patriotiques ne relève plus de l’éducation mais du dressage. Ou alors c’est une opération de communication pour détourner l’attention des problèmes qui fâchent dans l’Éducation Nationale. Si ce n’était que cela nous sommes hélas habitué-es à ces manipulations, mais ces mesures flattent en chemin des instincts rétrogrades, et encore plus grave risquent de davantage réveiller d’un ventre encore fécond la bête immonde.
Assez de ces réformes dictées par l’idéologie des pouvoirs politiques et économiques dominants qui ne se soucient aucunement d’améliorer le bien-être de toute la population, assez de ces modifications en trompe-l’oeil qui n’apportent qu’une dégradation accrue des conditions de vie et de travail.
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Le Comité Technique Spécial Départemental concernant la carte scolaire du premier degré aura lieu sans doute en mars. Merci de nous envoyer dès maintenant le questionnaire concernant votre école. Même si aucune classe n'est sur la sellette, ces informations nous sont précieuses pour vous défendre (Maître RASED, nombre d'élèves avec notification MDPH...)
Et en modifiable ici |